Acquisition du vocabulaire.

Ma prof d'hébreu m'a fait remarquer que j'utilise trop les mimiques et les mains lorsque je m'exprime.
Je ne m'en étais pas rendu compte.
Et de fait, je serais bonne dans le langage des signes.
Personnellement, je n'acquiers du vocabulaire qu'en l'utilisant.
Hors le vocabulaire ânnoné en classe n'est pas toujours celui dont on va se servir dans la minute.
Ainsi j'ai eu beau apprendre à vomir à tous les temps, le jour où j'ai dû expliquer à la pharmacienne, en hébreu, que j'avais la nausée suite à une migraine, je ne me suis pas souvenue du verbe et ai fait mine de gerber.
Elle a très bien compris et m'a donné ce dont j'avais besoin.
Evidement on ne peut pas tout mimer, j'ai donc retenu que "chilchoul", c'est le grand désordre intestinal, si vous voyez ce que je veux dire.
Mais je peux situer les parties de mon corps en les nommant, ce qui est parfois plus confortable, tout dépend de quoi on parle, et je peux prendre un rendez-vous au téléphone, parce que j'ai appris deux mots TRES importants à l'oulpan: "ze darouf !" (c'est urgent!)

J'ai aussi appris le vocabulaire bancaire, ce qui n'est déjà pas de la tarte en français, mais alors en hébreu...
C'est plein d'abréviations qu'il faut connaître par coeur.
Mais bon, chèques se dit "chekim", carte se dit "cartis" et compte courant, se dit littéralement "entre et sort" (trop drôle, surtout quand on sait que ça sort plus que ça ne rentre).
Débit se dit "ribit" ce qui fait penser à "rédhibitoire" et c'est un fait...
Faire des chèques ici est une folie dont je m'abstiens le plus possible, car si on n'a pas écrit expressément dessus, "en nom propre et seulement en nom propre", qu'on n'a pas fait des croix partout et pris toutes les mesures pour que, limite, le gars à qui on a fait le chèque ait toutes les difficultés lui-même a toucher son pognon, on risque gros.
D'abord le chèque se ballade puisqu'il peut être utilisé comme moyen de payement, s'il n'est pas nominatif, ensuite il peut être débité six mois plus tard.
Gênant si on veut gérer son budget.

Ma prof a ainsi acheté un frigo.
Elle a fais dix chèques mais elle n'a jamais vu l'ombre de son frigo , la société s'étant fait la malle.
Elle fait donc opposition aux chèques auprès de sa banque et, quelques jours plus tard elle se fait engueuler au téléphone par un type qui veut les encaisser et qui ne peut pas.
"Pardon lui dit-elle, mais qui es-tu ?"
"Je vends des ordinateurs !"
"Mais je ne t'ai jamais acheté un ordinateur, moi !"
"Ah mais ce n'est pas mon problème, moi on m'a payé avec des chèques qui t'appartiennent. Je veux mes sous"

Je suis toujours aux anges quand je peux entraîner mon hébreu, cet à dire tout le temps, même s'il est extrêmement frustrant de pas pourvoir tout exprimer par manque de vocabulaire.
Et donc quand je veux dire que je n'aime vraiment pas quelque chose, je fais d'abominables grimaces qui font rire tout le monde, y compris la caissière au super, et ça, croyez-moi, c'est déjà un exploit.
Mais comme dit ma voisine, "ça rentre lentement dans la boîte" !

Il y a des mots qui restent tels que "pètibèr", sexy Petit Beurre, et klassèr (classeur) , et panika, pas de panique donc, tèlèvizia, kamambèr, ils adorent le camenbert, quoi d'autres ? Mmmmmmmmmmm...ah oui, "soufflè", fondant au chocolat, nappé de "chocolad" avec de la glace.
Limonada, kaffè, cappucino, salatim (salades), ...(je me rends compte que c'est surtout la bouffe, je dois faire une fixation !)
Ah! Dieta, "diète".

Et puis ce qui fait rire tous les olims du monde: "ediot ahahonot", ce qui veut dire "les dernières nouvelles" ou "infos" si vous préférez, et non pas "les dernières conneries du jours".
Et pourtant....




N'oublions pas Guilad Shalit.

Comments

[CETNAT]

Trop drôle l'histoire du chèque qui se balade.
Ce n'est plus la Belgique le pays du surréalisme.....