Au départ de ce blog, une seule intention, parler de moi et de mes émois en tant que nouvelle émigrante.
C'était une suggestion de mes amis, et c'est devenu un lieu d'échanges, notamment avec de parfaits inconnus.
Entretenir un blog quand on vit à Modiin et qu'on n'a pas de voiture, c'est se compliquer la vie, dans la mesure où j'ai presque tout dit sur cette ville, et qu'il n'y a pas grand chose à ajouter.
Depuis que j'y ai débarqué, en octobre 2008, des arbres ont été plantés, des routes déviées, un lac y a vu le jour, et on me connaît au supermarché.
Nous nous y sommes fait des amis, et je n'aurai probablement plus des voisins aussi merveilleux, lorsque j'aurai déménagé.
Quoique ...
Vivre en Israël, est pour moi un bonheur de chaque jour.
Ce que j'aime le plus ici c'est le mélange de tout.
Pour apprécier vraiment le multiculturalisme, il faut se fondre dans la population, et éviter le communautarisme facile et inné.
C'est une tendance humaine de se regrouper entre "gens qui se comprennent", et les nombreux nouveaux immigrants qui arrivent chaque année ne font pas exception à la règle.
J'ai, personnellement, une aversion, pour le communautarisme.
J'ai toujours détesté le corset que constitue le fait d'adhérer à un groupe ou une famille.
Je ne critique pas ceux qui, au contraire, en ont besoin, parce que c'est une réalité depuis que le monde existe.
Ici, les communautés sont non seulement ethniques mais aussi circonstancielles.
Les nouveaux immigrants se retrouvent immanquablement lorsqu'ils font l'oulpan (cours d'hébreu), se donnant les premiers tuyaux et échangeant les informations.
Celui qui arrive seul comme moi, va forcément s'adresser à quiconque lui montrera de la sympathie, tandis que d'autres se tourneront immanquablement vers leur communauté.
Et là est le piège.
On m'a si souvent suggéré de chercher la communauté francophone de ce pays, alors que je n'ai jamais rien demandé
qui aille dans ce sens.
Car si on ne pratique pas l'immersion, on reste un nouvel émigrant à vie.
Je ne suis pas ici depuis deux ans mais je suis tellement chez moi, que j'ai l'impression que j'ai quitté la Belgique il y a des lustres.
Je voulais au plus vite côtoyer des israéliens, ce qui, ça va sans dire, est un enrichissement sans fin.
Et l'occasion de pratiquer l'hébreu au quotidien.
Ce n'est pas facile tous les jours et c'est plus difficile pour certains.
Il y a des jeunes qui viennent tous seul, à 18 ans, et des plus âgés qui laissent des habitudes tenaces derrière eux.
Certains s'adaptent plus vite que d'autres, et d'autres encore, ne s'adaptent jamais.
Particulièrement ceux qui continuent à comparer ce qu'ils ont quittés à ce qu'ils ont trouvé ici.
J'en ai connu qui râlaient , bien qu'étant arrivés il y a des années, sur les israéliens qui ne s'embarrassent pas de faux-semblant ou de politesse appuyée, ( ça c'est sûr !)
J'en ai connu qui retournent le plus souvent possible "voir la famille", ou mieux, retrouver la civilisation, comme je l'ai entendu dire par une gourde dotée d'un cerveau de mollusque.
Parce que, la civilisation, parlons-en ...
Mais, ignorant les pisse-froid et autres barbons, je me mêle aux autres, les optimistes et les joyeux.
Et franchement pour vivre ici, il faut être optimiste.
Je ne me sens pas le droit de me plaindre, et je n'en ressens d'ailleurs pas l'envie.
Les gens sont courageux et positifs.
Il suffit de voir comment ce pays avance, malgré les guerres et les nombreux "amis" qui lui veulent du bien.
Enfin, à part la chaleur.
Oh lala la chaleur !
Bon et puis Modiin hein, pfffffff !
D'ailleurs c'est avec une joie non dissimulée ...
Yes! Oui ! Enfin! Hep, hep, hep, ...!
Que je peux annoncer, à qui veut l'entendre, que je déménaaaaaaage !
Oui.
Oui !
Ah non, je ne sais pas où encore, mais je m'en fous, j'emballe.
Changement de boulot aussi, et c'est tant mieux.
Très très très mauvaise expérience professionnelle avec des amateurs ...
Mais c'est derrière moi, et je ne me souviens plus de qui, quoi, et où.
Bon je retourne dans mes caisses.